Presse en ligne : informer ou désinformer ?

le

De nos jours, s’informer n’est plus une chose difficile. Les supports d’informations sont multiples. On peut citer la presse écrite, la radio, ou la presse en ligne. Cette dernière a pris une place importante dans le milieu médiatique à l’ère des technologies de l’information et de la communication. Beaucoup de personnes préfèrent s’informer sur le web pour gagner plus de temps. Par contre il y a certains qui préfèrent les autres formes de publication à cause de ce qu’ils qualifient de « manque de sérieux et de fiabilité » de la presse en ligne.

«Je lis la presse en ligne, mais je ne leur fait pas confiance», affirme Ismaila Fall, enseignant à l’école élémentaire Kabirou Mbodj, répondant à une question sur le sujet. Selon cet enseignant « les informations que livrent celle-ci ne sont pas la plupart du temps fiables car elles ne sont pas vérifiées ».

Hamidou Hann est aussi un enseignant, il dit être plus écœuré par «le bidonnage (pratiqué par) les journalistes ».

Le bidonnage fait référence à un « un texte dont les informations ont été inventées ou falsifiées par les auteurs ». Il correspond au fait de raconter des faits faux, selon une définition fournie par le site greatcontent.fr.

« Je n’utilise pas la presse en ligne parce qu’elle n’informe pas vrai. En fait, j’ai un ami qui consulte souvent les sites, mais à chaque fois il me dit qu’ils ne donnent jamais de bonnes sources. Et la manière dont ils relatent l’information est différente de celle des autres médias».

Contrairement à Ismaila et Hamidou, ce jeune d’une trentaine d’années est un adepte de la presse en ligne. Sur son téléphone Samsung qu’il nous a montré différentes applications des sites d’informations sont installées.

Avec ces applications, « c’est plus facile de s’informer car cela ne prend pas beaucoup de temps, à la fin de ma journée de travail, je me connecte sur mon téléphone et je parcours les sites d’informations », confie t-il.

Ce jeune ne se soucie pas de l’exactitude des informations, il considère que «ces journalistes reprennent seulement les articles de la presse écrite».

Il poursuit en affirmant que, «sur les sites, il ya différentes rubriques. Chacun peut trouver ce qui l’intéresse, il suffit seulement de faire un choix. Je n y trouve aucun problème ».

Mountaga Cissé, porte parole de l’association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (APPEL) ne rejette pas  toutes ces accusations.

Selon lui, «effectivement le plagiat existe, mais des deux côtés. Nous avons l’impression que tout le monde copie tout le monde. Même s’il n’est pas interdit, il y a un certain nombre de règles à respecter, par exemple toujours citer la source ».

« Il ya également le fait qu’une partie de ces acteurs de la presse en ligne ne fournissent pas tout le temps des informations fiables. C’est un vrai fléau », déplore t-il.

La presse en ligne a connu une grande évolution au Sénégal. Les sites se multiplient de jour en jour. « Plus de 200 sites sont recensés par l’APPEL, mais 56 seulement en sont membres », renseigne Mountaga Cissé qui souligne des efforts pour régulariser le secteur. Selon le porte-parole de l’association, des évolutions ont été notées entre « 2011 et 2016 ».

« Nous travaillons sur un projet de labellisation de la presse en ligne avec comme objectif de professionnaliser le secteur et identifier les vrais acteurs », indique-t-il en précisant les efforts pour mettre en place une charte, faire respecter les règles, « sanctionner les sites qui diffusent des contenus malsains ».

Mame Seynabou Ndiaye Thiam