Une exposition pour dénoncer l’excision

 

En 2016, l’Unicef établissait le nombre de filles et de femmes en vie qui ont subi des mutilations sexuelles à 200 millions dans 30 pays du monde/ Journée de lutte contre les mutilations génitales féminines à Bondoukou (Cote d’Ivoire) capture d’écran

Une série de portraits pris par le photographe Jason Ashwood à Londres, Washington DC et au Sénégal, a fait l’objet d’une exposition contre l’excision qui s’est tenue à la maison de la presse de Dakar le 4 décembre 2017.

Abdoulaye MBOW (L3 )

« Le visage de la résistance » relate l’histoire singulière des victimes et des militants contre l’excision à travers le monde. Son objectif est de mettre en lumière la lutte contre cette pratique et créer un dialogue positif sur la manière de l’éradiquer. Mais aussi, inclure des modèles provenant des pays les plus touchés et faire des expositions dans différents pays.

Ce sont treize portraits qui ont été exposés. Toutes les personnes photographiées portaient du noir sur un fond blanc, afin d’adopter une approche minimaliste et cohérente.

« Les modèles ont été photographiés avec un minimum de direction. Cela a permis le développement d’une ambiance naturelle, surtout lorsqu’ils interagissaient avec leurs enfants », explique Leyla Hussein, fondatrice du projet.

Financé par le Wallace Global Fund et la Human Dignity Foundation, « Le visage de la résistance »est aussi en collaboration avec Génération Fille. « Ce projet suscite de plus en plus d’intérêt à travers le monde. C’est un projet qui démontre l’émancipation des femmes et qui est une source d’inspiration pour créer des communautés de survivantes», souligne Leyla Hussein.

L’excision est une pratique traditionnelle au sein de plusieurs ethnies africaines et asiatiques. Elle consiste à entailler, couper et/ ou coudre les organes génitaux d’une femme. L’excision est basée sur des croyances liées à la chasteté, le contrôle et les perceptions de la condition féminine.

« J’ai hérité ce métier de mes parents », confie Fatou Kante, ex exciseuse, rencontrée sur les lieux de l’exposition. Pour d’autres comme Aissatou Kondjira, l’excision était une source de revenu : « Je gagnais ma vie grâce à cela ».

« A l’époque ça se faisait à 500 francs CFA. Mais aujourd’hui, soit vous payez 5000 francs CFA soit vous apportez des présents », explique MaimounaMballo, qui elle aussi pratiquait l’excision.

Ce projet rassemble des victimes prêtes à partager leurs expériences, des thérapeutes, des infirmières, des auteurs, et des militants.