Marianne Paulot, Directrice exécutive de l’Ong RAES France

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Les jeunes et la santé de la reproduction

L’Afrique a connu ces dix dernières années  un développement considérable en matière de santé.  Les programmes de  développement avancent et les méthodes bougent. Mais certains paramètres viennent toujours s’ajouter à cela et « freinent l’envol du continent », soutient Marianne Paulot, au cours d’une conférence tenue à E-jicom ce mercredi 17 juillet 2013. 

Longtemps colonisée par les occidentaux, l’Afrique reste aux yeux de certains observateurs le continent le plus riche du monde. Cependant, certaines difficultés qui sont souvent liées à la santé de la reproduction viennent quasiment rendre impossible le décollage de ce continent et des pays comme le Sénégal.

« Ne pas lutter pour la promotion de la santé de la reproduction constitue un frein  au  développement de l’Afrique », souligne Madame Paulot.

L’absence de communication sur la  santé de « la reproduction est un grand problème et peut engendrer des conséquences néfastes  sur  la réduction de la pauvreté », poursuit-elle.  Le Sénégal est un des pays de l’Afrique de l’Ouest  qui peine toujours à relever les défis de la scolarisation des filles, des mariages précoces et des grossesses non désirées.

« Au Sénégal, rappelle- t- elle, seuls 18 % des filles sont scolarisées dans le secondaire, 39 %  se marient avant l’âge de 18 ans et 20 %  des jeunes filles accouchent avant l’âge de 19 ans ».

Par ailleurs, l’Ong RAES France, présente dans six (6) pays de l’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Guinée, Mali, Bénin, Burkina Faso et Niger)  pense que l’utilisation des médias,  du  Web et des nouvelles technologies du mobile  peuvent accroître ou accélérer le développement du continent  à moindre coût.

A travers une plateforme dénommée « SUNUKADU » au Sénégal, l’Ong française encourage les jeunes à devenir « porte-parole ». Elle a formé 200 jeunes sénégalais en 2010 et 150 jeunes maliens et guinéens afin de sensibiliser les jeunes citoyens et leurs élus sur  la santé de la reproduction, les grossesses non désirées et sur les autres infections  sexuellement transmissibles telles que le VIH / Sida dans la sous- région.

Établie en Afrique de l’Ouest depuis plus de dix ans, cette institution vise « à promouvoir le respect des droits de l’homme, à sensibiliser les jeunes sur la santé de la reproduction, à penser au devenir de l’Afrique», Conclut- elle.

Avec un taux d’accroissement démographique de 2,7 en 1988 et 2,4 en en 2005, le Sénégal a connu un bilan positif dans le processus  d’une transition démographique. Une hypothèse qui se  justifie par la baisse de fécondité de (6,6 à 5,3 enfants par femme entre 1986 et 2005), redressement de l’âge au premier mariage de (16 ans à 18 ans).

Marianne pense que l’accès des jeunes africains aux services de santé de base pourrait participer à l’arrêt de la pauvreté mais également au redressement du niveau de vie des populations.

Gaustin DIATTA